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Colloque : Normativité et technologies au prisme de l'interculturalité

2022-03-21 09:00 2022-03-21 17:30 Colloque : Normativité et technologies au prisme de l'interculturalité

Le colloque Normatives et technologies au prise de l’interculturalité qui aura le 21 mars 2022 coorganisé par le Laboratoire de Recherche de l'ISIT et l'Institut Droit, Espaces et Technologies (IDEST) de l'Université Paris-Saclay a pour finalité d’appréhender la normativité sous différents angles. La normativité peut renvoyer à un système de règles explicite établi par une autorité, par exemple législative (normativités juridiques), mais elle peut également faire référence à la façon dont les différents groupes humains et objets techniques produisent des normes implicites qui structurent les comportements (normativités sociales et technologiques).
L’interculturel quant à lui désigne une relation de coprésence culturelle entre individus ou groupes, acteurs de la communication. Cette relation de coprésence opère non seulement par le biais d’expériences immédiates ou transmises, mais également par le biais d’encadrement normatif. L’approche traditionnelle, selon laquelle le droit est uniquement rattaché à l’Etat et qu’il
peut y avoir un seul ordre juridique correspondant à un seul espace géographique et que le droit est toujours le produit d’une activité institutionnelle explicite telle que la législature, s’accorde mal avec notre société multiculturelle. Ainsi, la reconnaissance de l’existence d’une
pluralité de normativités juridiques dans le domaine des technologies est une évidence mais en même temps, un préalable nécessaire pour entamer le dialogue interculturel. Ce dialogue devrait permettre d’éviter l’encadrement imposé par une/des cultures dominante/s, mais au
contraire viser la conciliation des divers ordres juridiques, de sorte que l’encadrement normatif des technologies mette en exergue l’interculturalité et deviendra l’instrument de transformation. Si ce dialogue interculturel est possible dans le domaine des normativités juridiques, peut-il avoir le lieu dans le cadre des normativités technologiques ? Tout objet technique, en effet, constitue l’incarnation d’un ensemble de valeurs et de visions du monde et cadre par-là nos actions, structure nos comportements d’une manière souvent implicite. Quelles représentations culturelles se retrouvent alors inscrites au cœur de nos objets techniques ? Ce dialogue interculturel a trouvé naturellement sa place dans la régulation des activités conduites par les Etats dans l'espace extra-atmosphérique. L'environnement hostile, les coûts d'accès à l'espace et la coopération autour des grands programmes d'exploration ont rendu évidente, sinon nécessaire, une approche interculturelle du droit. Le numérique quant à lui suit une dynamique opposée : à la différence du droit de l'espace (qui a précédé l'exploitation de l'espace), le droit du numérique s'est développé plus tardivement, les Etats hésitant à imposer un cadre législatif et réglementaire. Si aujourd'hui les Etats s'accordent à dire que l'espace numérique doit être au moins co-régulé, ils cherchent à imposer leur approche nationale, qu'elle
soit libérale ou sécuritaire. Dans le contexte pluridisciplinaire, le colloque se donne pour l’objectif de s’interroger sur les modèles normatifs pour la société de demain : universalisme, relativisme ou interculturalisme.

23 avenue Jeanne d'Arc 94100 Arcueil

Le colloque Normatives et technologies au prise de l’interculturalité qui aura le 21 mars 2022 coorganisé par le Laboratoire de Recherche de l'ISIT et l'IDEST de l'Université Paris-Saclay

  • Dates
    Lundi 21 mars, 09h00
    09:00 am - 05:30 pm
  • Lieu
    23 avenue Jeanne d'Arc 94100 Arcueil

Le colloque Normatives et technologies au prise de l’interculturalité qui aura le 21 mars 2022 coorganisé par le Laboratoire de Recherche de l'ISIT et l'Institut Droit, Espaces et Technologies (IDEST) de l'Université Paris-Saclay a pour finalité d’appréhender la normativité sous différents angles. La normativité peut renvoyer à un système de règles explicite établi par une autorité, par exemple législative (normativités juridiques), mais elle peut également faire référence à la façon dont les différents groupes humains et objets techniques produisent des normes implicites qui structurent les comportements (normativités sociales et technologiques).
L’interculturel quant à lui désigne une relation de coprésence culturelle entre individus ou groupes, acteurs de la communication. Cette relation de coprésence opère non seulement par le biais d’expériences immédiates ou transmises, mais également par le biais d’encadrement normatif. L’approche traditionnelle, selon laquelle le droit est uniquement rattaché à l’Etat et qu’il
peut y avoir un seul ordre juridique correspondant à un seul espace géographique et que le droit est toujours le produit d’une activité institutionnelle explicite telle que la législature, s’accorde mal avec notre société multiculturelle. Ainsi, la reconnaissance de l’existence d’une
pluralité de normativités juridiques dans le domaine des technologies est une évidence mais en même temps, un préalable nécessaire pour entamer le dialogue interculturel. Ce dialogue devrait permettre d’éviter l’encadrement imposé par une/des cultures dominante/s, mais au
contraire viser la conciliation des divers ordres juridiques, de sorte que l’encadrement normatif des technologies mette en exergue l’interculturalité et deviendra l’instrument de transformation. Si ce dialogue interculturel est possible dans le domaine des normativités juridiques, peut-il avoir le lieu dans le cadre des normativités technologiques ? Tout objet technique, en effet, constitue l’incarnation d’un ensemble de valeurs et de visions du monde et cadre par-là nos actions, structure nos comportements d’une manière souvent implicite. Quelles représentations culturelles se retrouvent alors inscrites au cœur de nos objets techniques ? Ce dialogue interculturel a trouvé naturellement sa place dans la régulation des activités conduites par les Etats dans l'espace extra-atmosphérique. L'environnement hostile, les coûts d'accès à l'espace et la coopération autour des grands programmes d'exploration ont rendu évidente, sinon nécessaire, une approche interculturelle du droit. Le numérique quant à lui suit une dynamique opposée : à la différence du droit de l'espace (qui a précédé l'exploitation de l'espace), le droit du numérique s'est développé plus tardivement, les Etats hésitant à imposer un cadre législatif et réglementaire. Si aujourd'hui les Etats s'accordent à dire que l'espace numérique doit être au moins co-régulé, ils cherchent à imposer leur approche nationale, qu'elle
soit libérale ou sécuritaire. Dans le contexte pluridisciplinaire, le colloque se donne pour l’objectif de s’interroger sur les modèles normatifs pour la société de demain : universalisme, relativisme ou interculturalisme.